IA en franchise : 3 réseaux, 3 cas d’utilisation
Les outils basés sur l’intelligence artificielle prennent de plus en plus de place au sein de la société moderne. L’univers entrepreneurial ne déroge pas à cette règle et nombreux sont les secteurs impactés par cette révolution technologique. Dans le secteur de la franchise, on constate de multiples utilisations différentes. Si l’usage de l’IA par les franchisés s’articule le plus souvent autour des moteurs conversationnels (comme ChatGPT par exemple), les franchiseurs ont recours à cette technologie dans des cas de figure de plus en plus variés qui façonnent en profondeur de nouvelles manières d’aborder le commerce en franchise.
Traditionnellement, les réseaux utilisent l’intelligence artificielle pour exploiter et analyser les données, sécurisant davantage la prise de décision. Ceci dit, de nouvelles pratiques voient le jour régulièrement, laissant entrevoir des perspectives inattendues pour les enseignes. Cette semaine, découvrons trois enseignes qui ont intégré les outils basés sur l’intelligence artificielle et comment ces derniers s’en servent.
King Jouet : l’intelligence artificielle pour refondre les packaging des marques propres
King Jouet est l’un des leaders de la vente de jouets aux particuliers. Ce groupe français spécialisé dans la distribution de jeux et jouets a été créé par la famille Gueydon en Isère. Aujourd’hui, le réseau compte plus de 300 magasins en France à la fois en propre et en franchise. King Jouet propose un concept multiformat : des grands magasins (situés en périphérie ou en zones commerciales captives) et des boutiques en proximité comme King Jouet City et King Jouet Boutique. La marque se revendique comme l’un des leaders de son secteur, et propose également la vente en ligne. Historiquement, King Jouet a toujours été dynamique en omnicanalité.
Au début de l’été 2025, King Jouet s’est fait remarquer sur les réseaux. En effet, les consommateurs ont eu la surprise de découvrir des nouveaux packagings des jeux ZigZag, la marque de distributeur de l’enseigne.
Rapidement, la marque a dû réagir face à l’avalanche de commentaires négatifs sur les visuels proposés. Dans les discussions, l’éthique du geste fut lourdement critiquée, les internautes questionnant la valeur de cette tâche jusqu’alors assurée par des graphistes spécialisés. Quoi que l’on pense de l’aspect final de ces visuels, on peut tout de même s’interroger sur la prise de risque que cela représente. On peut conjecturer qu’il s’agit d’un choix ambitieux, dont on aimerait beaucoup avoir une analyse d’impact sur les ventes et la perception en magasin. Quoi qu’il en soit, King Jouet n’en est pas à son coup d’essai avec l’IA. Dès 2019, soit aux prémices des moteurs conversationnels, l’enseigne revendiquait déjà une utilisation poussée des algorithmes, notamment pour cibler ses campagnes marketing.
Nous souhaitons apporter quelques précisions suite au tweet concernant nos gammes de jeux Zig Zag .
— King Jouet 🦁 (@KingJouet_Fr) July 24, 2025
Côté Sushi : l’intelligence artificielle au service de chatbots pour les clients
S’ils ne sont pas les seuls à se servir de l’intelligence artificielle pour converser avec les humains, Côté Sushi en a revendiqué clairement l’usage et le développement ces dernières années.
Cette chaîne de restauration rapide se présente comme le leader français de la cuisine nikkei (un métissage des gastronomies japonaises et péruviennes). Le réseau compte 86 points de vente (restaurants et corners) en France. En franchise, l’enseigne annonce un chiffre d’affaires compris entre 800 000 € et 2 500 000 € après deux ans d’activité. Bénéficiant de la bonne croissance des marques de restauration rapide, la marque affiche des objectifs de développement ambitieux : 100 établissements fin 2025. Le cœur du concept Côté Sushi est notamment marqué par l’innovation culinaire, la maîtrise logistique, et une stratégie d’expansion dynamique sur le marché national et européen.
Côté Sushi a recours à l’IA pour optimiser son service client et son expérience utilisateur. Dans les faits, cela passe par la mise en place d’un chatbot pour traiter les commandes et les réclamations. « L’idée, c’est qu’un client qui veut passer une commande, ou qui a une réclamation sur une facture ou autre, puisse avoir une réponse automatisée », explique Emmanuel Taïb, le patron de l’enseigne. En ce sens, l’IA générative fournit un appui de premier plan puisqu’elle va apprendre et affiner ses réponses en fonction de son interlocuteur. L’enseigne compte ainsi sur les capacités d’évolution des modèles de son intelligence artificielle pour spécifier l’assistance apportée au client.

Franks Hot Dog : l’intelligence artificielle pour démocratiser l’accès à la franchise alimentaire
Le credo des deux créateurs de cette petite chaîne de restauration rapide est simple : rendre la franchise accessible à tous les entrepreneurs. Comme son nom l’indique, l’enseigne est spécialisée dans la vente à emporter de sandwichs. La marque, lancée en 2020, se positionne sur le hot-dog premium, avec 17 points de vente en 2025 et un chiffre d’affaires réseau de plus de 8 M€. L’enseigne vise 30 établissements fin 2025 et prévoit 100 unités d’ici 2028, avec un contrat de master-franchise pour l’ouverture de 300 restaurants en Inde en cinq ans. Franks Hot Dog propose trois formats (kiosque, corner, boutique) et mise sur un produit simple, une préparation rapide et des recettes innovantes.
Pour faire vivre ce concept, Benjamin Attal (ex-Sushi Gourmet) et Jonathan Sellam (ex-Traqfood) sont partis de leur propre expérience de la restauration rapide. Pour les responsables du réseau, l’idée était de rendre l’entrepreneuriat en franchise de restauration rapide accessible à tous : même sans expérience préalable dans le secteur. Ainsi, la marque a articulé son concept en tenant compte de ces volontés autour de l’IA. « Pour gagner du temps et conserver une longueur d’avance sur nos concurrents, nous avons décidé d’automatiser tous les processus avec un outil d’intelligence artificielle. Dans la restauration, la gestion des stocks peut se révéler rapidement chronophage et souvent sujette à des erreurs coûteuses. Nous voulions éviter ces travers et garantir à nos futurs franchisés une gestion optimale de leurs établissements. », précise Benjamin Attal.
Dans ce concept ultraléger et flexible (l’établissement ne nécessite pas de locaux équipés d’extracteurs), cette agilité est un gage de développement plus facile. L’outil logistique promet même d’adapter les flux de commandes en fonction des paramètres qui pèsent sur les habitudes de consommation. Cela passe par une anticipation des événements sportifs locaux à la météo, tout en s’affinant tout au long de la durée d’exploitation. Pour garantir une gestion simplifiée, le choix du produit fini s’impose comme un excellent support. Il minimise le nombre d’ingrédients mis en jeu et réduit les risques, tout en restant au plus près des besoins des consommateurs.